MANIFESTATIONS - GREVES - POPULISME – DEMOCRATIE ?

Réforme des retraites, manifestations, grèves, blocage des raffineries de pétrole, entrée sur scène des lycéens, appelés en renfort: le Président Sarkozy qui fait le gros dos, pariant sur l’essoufflement et les congés de la Toussaint : faites vos jeux, messieurs dames… !

Par un « effet domino », la réforme du régime des retraites s’ajoute à un malaise diffus mais grandissant, un sentiment d’injustice, où toutes les actualités s’enregistrent dans l’inconscient collectif ( Bettencourt, roms, bouclier fiscal etc…)

Va-t-on vers un nouveau « mai68 » ? possible, mais par certain, car les deux époques peuvent difficilement être comparées, tant dans la genèse du conflit, que leurs situations économico-politiques, incluant maintenant, l’influence de la presse et d’Internet, sans parler des effets pervers de la mondialisation…

Rien n’est plus dangereux que l’ « inconscient collectif », c'est-à-dire la somme de ressentis ou frustrations accumulés par le peuple, fut t’il très divers.

Il est un temps où d’instinct, les citoyens de tous âges et conditions peuvent  dépasser leurs préoccupations personnelles pour se rallier à une cause qui les dépasse, mais au sein de laquelle ils se retrouvent, car leur donne enfin un sentiment de pouvoir contre les « élites » qui les dirigent.

Rappelons un  grand principe de psychologie sociale : « Un groupe à une identité propre, différente de la somme des individus qui le compose »

En cela, tout mouvement social, au-delà d’une certaine ampleur, devient difficilement

contrôlable.

Qui est la cible de ce mouvement : c’est forcément le Président de la République en fonction, démocratiquement élu, certes, mais qui malgré de très bonnes idées et réalisations, s’est décrédibilisé par un certain nombre de dérapages et de contradictions, qui le fragilisent.

En l’état actuel, se conforter dans ses certitudes, se réfugier dans son palais de l’Elysée, préparant un remaniement ministériel qui a pour objet principal d’éliminer les dissidents, afin de ré asseoir son autorité constitue une sorte de fuite en avant contreproductive, et de replis sur son propre Ego.

Il est vrai qu’il a une grande chance, le Président :
C’est qu’en face de lui, le Parti Socialiste, premier parti de l’opposition, est lui aussi enfermé dans ses « petits meurtres entre camarades » (voir reportage ci-dessous)

Je me suis empressé d’acheter cet ouvrage (323 pages paru en 2002) de David Revault d’Allonnes, journaliste à Libération : lisez le, vous n’allez pas vous ennuyer.

Sa publication lui a valu des critiques acerbes sur la forme, mais personne au PS n’en a contesté le fonds, d’autant plus que l’auteur avait été reçu par Martine Aubry, Ségolène Royal et François Hollande, chacun(e) défendant son point de vue, ne se gênant pas pour critiquer leurs rivaux « intra muros »

Il manquait DSK, qui tel un lapin, sera peut-être sorti du chapeau, pour les présidentielles de 2012.

Le président Sarkozy a encore de beaux jours devant lui….

Et après tout … : On peut le critiquer, le Président, mais à tout le moins, il joue à visage découvert, alors que les Chirac, Mitterrand, et Giscard… ont parfois fait pire, mais de manière moins ostentatoire !