Réflexions citoyenne sur notre Société, ses contradictions, ses déviances,recherche de pouvoirs. Liberté-Egalité-Fraternité-Laïcité, l'Amour, l'Ecologie... Lutte contre l'obscurantisme
J’écris cet article à l’occasion d’un fait divers récent touchant ma région.
René Galinier, septuagénaire, fut réveillé
dans sa sieste, se trouvant face à deux
jeunes filles étant entrées
chez lui par effraction pour le cambrioler.
Ayant déjà été cambriolé à 3 reprises, René prit son fusil de chasse et tira.
Les deux demoiselles sont dans un état
grave.
René est en prison.
La légitime défense est un sujet difficile, en effet :
Blesser ou tuer une ou des personnes qui vous agressent, est en soi un délit où un crime…, qui peut être requalifié à partir du moment où les circonstances dans lesquelles l’infraction a été commise tombe sous le couvert de la légitime défense.
La loi est très claire quant aux conditions à réunir, distinguant entre les atteintes aux biens ou aux personnes, et autres critères dont la proportion entre l’agression et les moyens de riposte.
Personnellement, je pense que la loi, dans ses principes, est juste, car personne ne peut impunément faire justice soi même.
Mais au-delà des principes, il appartient au juge d’instruction ou au parquet, de réunir les circonstances des faits.
Je vous propose quelques réflexions personnelles à ce sujet :
La notion de coupable et de victime :
Dans le cas évoqué, René est à la fois victime et coupable.
Qu’à terme, il soit jugé, cela me parait juste.
Par contre, que ce vieux monsieur soit incarcéré d’office est une injure à la justice, car non seulement, il a à être présumé innocent, et d’autre part, en dehors des faits, il ne constitue pas une menace pour la Société, en terme de récidive potentielle.
Les deux jeunes filles mineures (appartenant aux « gens du voyage » selon la presse) sont grièvement blessées : ce n’est pas anodin non plus.
Les circonstances d’une agression
Dans le cas de René : lorsque l’on sort de sa sieste, à 73 ans, se trouvant face à deux cambrioleuses, on ne se trouve pas dans la pleine possession de ses moyens et quand bien même… : appeler la gendarmerie ? soyons sérieux …
Quoi d’autre : leur offrir une tasse de thé ?
La notion même d’arme est très vague.
En effet, moi-même habite avec bonheur, dans une propriété isolée dans les vignes, dûment clôturée et sous veille de nos deux Bouviers des Flandre.
Malgré qu’ils deviennent moutons si j’ouvre
la porte à des amis, autant ils seraient absolument redoutables vis-à-vis de tout quiconque escalade les clôtures.
Malgré que leur présence soit dûment signalée, il se peut que, comme René, je me retrouverais en prison, dans des circonstances équivalentes.
Dieu merci, le cas ne s’est jamais présenté.
L’hyper médiatisation
Des faits divers tels qu’évoqué ci-dessus font les choux
gras de la presse.
Autant le droit à l’information est incontestable, autant cela constitue le risque d’exacerber les passions xénophobes ou autres…
Conclusion
Il appartient au monde judiciaire de juger en « bon père de famille » de chaque cas particulier, avec discernement, de sorte de ne pas faire la confusion entre victimes et
coupables.
18 août 2010: La cour d'appel a confirmé le maintien de René Galinier en détention préventive...