Il est parfois important de redéfinir les mots, surtout quand ils sont galvaudés à outrance.
Question de sémantique, et quelques réflexions :
Culture, cultivateur, cultivé
Un champ peut être cultivé sans pour autant que le cultivateur le soit.
Il y a des cultivateurs cultivés, qui bien que ne connaissant pas Proust, font preuve de réflexions philosophiques surprenantes.
Un agriculteur de mes amis me disait :
Lorsque je laboure mon champ, c’est comme une femme, je le pénètre de ma charrue, je l’ensemence, le fertilise et lorsque j’ai terminé, je prends le temps de m’asseoir sur un muret, je regarde
mon champ, beau, je le sens revivre, tout en devenir.
La culture, c’est ce qui reste quand on a tout oublié
Cette citation d’ Edouard Herriot a été souvent le thème d’examen de « bacs philo », dont la rédaction fait appel à la notion de la connaissance, de la mémoire et de l’oubli.
On peut y ajouter à volonté, l’expérience, la connaissance de soi, l’humilité, la soif de connaissances, et la gymnastique de l’esprit.
Jamais un ordinateur n’atteindra la puissance fabuleuse de notre cerveau qui emmagasine, trie, filtre, analyse et gère nos émotions.
Mais le cerveau aussi, nous devons le cultiver et retarder autant que faire se peut, son vieillissement.
La culture, c’est comme la confiture, moins on
en a, plus on l’étale
D’auteur incertain, cette autre citation est
lourde de symbolisme et de signifiant.
Elle désigne une fange de la population, souvent bourgeoise, qui essaie désespérément de
camoufler son manque « d’être » par une accumulation de « savoir »qu’elle étalera lors de vernissages et autres réunions mondaines, où l’on ne parle que la bouche en
« cul de poule »
Il en va de même de la part de certains auteurs qui utilisent une forme rédactionnelle tellement alambiquée qu’on ne peut la décrypter qu’en ayant un dictionnaire sous la main, quitte au bout du
compte à se trouver face à un contenu dénué de réelle consistance.