Réflexions citoyenne sur notre Société, ses contradictions, ses déviances,recherche de pouvoirs. Liberté-Egalité-Fraternité-Laïcité, l'Amour, l'Ecologie... Lutte contre l'obscurantisme
Et Bruxelles dans tout cela ?
Bruxelles ou pour être plus précis, « BHV » constitue un des deux points de blocage actuels
sur le plan communautaire :
Qu'entend-on exactement par "BHV" ?
L'arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde réunit les 19 communes de la Région de Bruxelles-Capitale et 35 communes du Brabant flamand (en fait, les communes des six cantons de Hal-Vilvorde :
Asse, Hal, Lennik, Meise, Vilvorde et Zaventem).
Ces 54 communes sont regroupées au sein d'un même arrondissement judiciaire et d'une même circonscription électorale.
Cette entité hybride, à cheval sur la Région flamande (unilingue) et la Région bruxelloise (bilingue), est l'une des conséquences du tracé de la frontière linguistique de 1963. Aujourd'hui,
quelque 150 000 francophones résident dans les 35 communes flamandes de Hal-Vilvorde.
Quels sont les droits des francophones de Hal-Vilvorde ?
Primo, les règles garantissent l'accès à un appareil judiciaire bilingue aux habitants de Hal-Vilvorde. Secundo, ces francophones qui vivent en Région flamande, ont la possibilité de voter pour
des candidats francophones bruxellois lors des élections législatives et européennes.
Pourquoi les partis flamands exigent-ils la scission de BHV ?
Ne tournons pas autour du pot : la revendication flamande s'inscrit dans l'idée que la Région flamande est unilingue, et que les francophones qui décident d'y vivre doivent s'intégrer.
Au nom de l'homogénéité des régions linguistiques, la volonté de scission est aussi vieille que la frontière linguistique. Les partis flamands voient dans la scission de BHV l'occasion de sceller
le caractère linguistiquement homogène de la Flandre et, en conséquence, de réparer "l'entorse au principe de territorialité" que constitue cet arrondissement hybride.
Cette scission - que l'on essaye parfois de vendre, côté flamand, comme une "opération technique" - revêt un caractère symbolique : plus aucune entité "linguistiquement non homogène" (en dehors
de Bruxelles) ne subsisterait à l'intérieur des frontières flamandes.
Si, d'aventure, la Flandre venait à prendre son indépendance, la frontière de l'Etat flamand serait bétonnée et difficilement contestable.
Comment les partis flamands imaginent-ils la scission de BHV ?
Ils rêvent d'une scission "radicale" et "sans contrepartie" , ce qui induirait l'impossibilité pour les francophones de voter pour des candidats bruxellois aux élections législatives et
européennes. Ceux-ci perdraient également la possibilité de se faire entendre en français devant les juridictions de Hal-Vilvorde.
Mais les partis flamands devront dégager un compromis avec les francophones.
Plusieurs pistes d'ententes, tant sur le plan judiciaire que du point de vue de la circonscription électorale, ont été avancées par le passé.
Quelles seraient les conséquences électorales de la scission de BHV ?
Les francophones de Hal-Vilvorde ne pourraient plus voter pour les hommes politiques bruxellois.
Résultat ? Une perte sèche pour les "champions de la périphérie" qui ont bâti leur succès électoral en défendant les droits des francophones.
Mais côté flamand aussi, certains politiciens flamands bruxellois s'inquiètent de perdre les voix des électeurs flamands de la périphérie. Amputée des suffrages flamands de Hal-Vilvorde, la
représentation des élus bruxellois flamands à la Chambre va diminuer.
D'où les demandes flamandes - dans certaines propositions de lois sur la scission - de mécanismes pour "protéger" une représentation flamande bruxelloise à la Chambre.
La scission de BHV menace-t-elle les "facilités linguistiques" ?
En théorie, la réponse est non.
Les facilités accordées dans les 6 communes à régime spécial du Brabant flamand (Drogenbos, Kraainem, Linkebeek, Rhode-Saint-Genèse, Wemmel et Wezembeek-Oppem) sont fixées par la loi. Dans ces
communes où la population francophone est largement majoritaire, "les facilités" permettent, entre autres, d'obtenir des documents administratifs dans les deux langues. Reste que les partis
flamands considèrent que "ces facilités" ont été accordées à titre provisoire : la scission de BHV entraînerait une fragilisation de ces "acquis" francophones.
Les partis Flamands peuvent-ils scinder BHV sans l'accord des francophones ?
La réponse est non. Les propositions de lois sont examinées en commission de l'Intérieur de la Chambre, et peuvent être, à la demande de quinze sénateurs, forcées à un transit par le Sénat. Où
des amendements peuvent être déposés. Ceux-ci doivent être reconsidérés en commission de la Chambre avant in fine un passage en plénière. Au bout du parcours législatif, le Roi doit sanctionner
la Loi : ce qui induit un passage préalable au Conseil des ministres et l'aval des ministres francophones... Enfin, à chaque étape de la procédure suivant le dépôt de la proposition, la "sonnette
d'alarme" peut être tirée par un groupe linguistique. Et là, la proposition de loi est expédiée au Conseil des ministres. Qui peut formuler des amendements. CQFD : un "coup de force" flamand
autour de la scission de BHV est irréalisable.
L’autre point de discorde entre communautés réside dans la volonté des Flamands de revoir la constitution et par là les attributions de l’Etat Fédéral.
Leurs revendications tournent autour de deux pôles :
Régionaliser l’assurance chômage et les soins de santé
Augmenter leur poids dans les pouvoirs de décision de la région Bruxelloise.
Ces revendications, qui peuvent se comprendre se trouvent exacerbées par les partis séparatistes
qui « poussent le bouchon » tellement loin qu’ils espèrent arriver à la solution extrême :
l’éclatement de la Belgique et l’autonomie de la Flandre :
Le problème est qu’ils ne semblent pas avoir conscience que le remède pourrait être pire que le mal dont ils se plaignent.
L’avenir de la Belgique
Il n’y a aucune solution évidente, essentiellement pour des raisons géo-politiques
En effet :
La Flandre, forte de sa prospérité économique ne peut exister de manière autonome sans Bruxelles
Or, Bruxelles, région à part entière, siège des gouvernements fédéraux,communautaires et flamand n’en reste pas moins à 70% francophone.
Rattacher la Flandre à la Hollande ? : difficilement imaginable, car manque d’affinités réciproques…( 45% des Hollandais s’y montrent favorables )
Rattacher la Wallonie à la France ? : sans doute plus imaginable (54% des Français s’y montrent favorables )
Mais qu’adviendrait t’il de Bruxelles ???
Capitale de l’Europe, siège du parlement Européen et de l’Otan, quel statut ?
Qu’adviendrait t’il de la Royauté, ciment de l’unité du pays ?
Aucune solution à moyen terme et en l’état, n’est envisageable de manière sérieuse.
Les Belges dans leur ensemble, ont toujours été les champions des compromis, même si l’on flirte, actuellement avec un point de non retour.
Sans être ni pessimiste ni oiseau de mauvaise augure, l’histoire nous a quand même démontré que parfois, les différences et passions exacerbées l’emportent sur la raison :
La Yougoslavie, composée de peuples hétérogènes soudés par leur leader, le maréchal Tito, n’a pas survécu à sa disparition, ni à la chute du mur de Berlin, au prix d’un véritable massacre.
Nous n’en sommes pas là.
La Crise Belge vue de France
La gravité de la situation n’a pas échappé aux médias Français.
Je dois toutefois bien constater que les Français, et les medias qui les représentent, ont de la réalité Belge, et donc de sa problématique, une connaissance souvent parcellaire.
J’ai essayé d’apporter une petit éclairage sur le passé, le présent, et l’avenir de la Belgique, accident de l’Histoire.
Dernière minute
Mélanie vient de proposer un lien video qui illustre fort bien mes articles.
Regardez: