ERIC BERNE : UNE AUTRE APPROCHE DE FREUD

Eric Berne ( 1910-1970 ) est un psychiatre Américain ( Canadien d’origine ) qui s’est remarquablement distingué de Sigmund Freud tout en y puisant ses sources,
en effet :
Freud a développé un certain nombre de théories, la plupart du temps centrées sur l’étude de notre inconscient, dont je citerai :

• Les étapes du développement de l’enfant (stades Oral, Anal, Phallique, Transition)
• Les états du Moi ( Surmoi, Moi, Ca )
• Les complexes d’Œdipe et de Jocaste… etc…

Sur le plan psychothérapeutique, Freud fut le créateur de la « Psychanalyse » ou plus
communément appelée « la Thérapie du divan » qui est dans tous les cas, une thérapie à long terme, tellement long terme que dans certains cas extrêmes, la psychanalyse d’un patient pouvait durer …plusieurs décennies.
Tel fut le cas d’une dame que j’ai connu, femme au foyer et épouse d’un photographe. Elle souffrait essentiellement d’Agoraphobie, que l’on pourrait définir comme « la peur de sortir de chez soi ». Elle devint patiente d’un psychanalyste réputé de Tournai (Belgique) …pendant plus de trente années..,, jusqu’à sa mort : une plantueuse rente pour le psychanalyste

Son mari, candide, me confiait parfois : « elle m’a coûté plus de deux maisons… »

Ceci pour l’anecdote, certes, mais qui quelque part signifie qu’une Psychanalyse
constitue une thérapie à très long terme, et à l'efficacité incertaine, mais à la rentabilité évidente pour le praticien, qui trop souvent, entretient la dépendance de son patient.

Eric Berne, s’est inspiré des trois états du Moi (ça-moi-surmoi) de Freud, pour créer l’ Analyse Transactionnelle, forme de thérapie davantage pragmatique et à court ou moyen terme ( de 3 mois à moins d’un an ) qui permet au patient de prendre conscience de la nature de ses relations à autrui.
Ayant moi-même subi cette analyse avant d’être qualifié pour la dispenser, j’en ai retiré aussi le plus grand profit dans ma vie personnelle, et la connaissance de moi-même dans ma relation aux autres ( épouse, enfant, amis, groupes ) et particulièrement lors des situations conflictuelles, surtout si l’on conjugue cette formation à une autre: la « Non Directivité » (Karl Rogers)

Mais revenons à nos moutons :

La thérapie transactionnelle est ouverte à une large gamme de situations (couple, relations sociales, ou professionnelles.

Elle se base sur la nature des « messages » émis ou reçus qui peuvent être empreints de trois couleurs :

Parents : fait appel ea. au normatif, à l’autorité, aux croyances, à l’éducation reçue, à une velléité de dominance /pouvoir / conviction.
Adulte : fait appel au bon sens de « l’ici maintenant » laissant supposer qu’il n’y a entre les interlocuteurs, aucun lien hiérarchique ou de prévalence.

Enfants : fait appel à une relation ludique, de séduction, de plaisir, ou de soumission.

Les interactions entre messages émis et reçus peuvent être parallèles ou croisées,
sachant que la résolution des conflits constitue la raison d’être et le but recherché de l’Analyse Transactionnelle

Prenons quelques exemples, simplistes, dans le cadre d’une relation de couple :

Figure 1

Mr à Mme : « Et alors, tu n’as pas fait les courses comme je te l’avais demandé »

Mme à Mr : «  Excuse moi mais j’ai été chez une amie et j’ai oublié »

Le message de Mr est empreint d’autorité, de demande de justification.

La réponse de Madame est empreinte de soumission et de justification.

Si Mme avait répondu : « dorénavant, tu iras les faire toi-même », il s’agirait d’une forme de rebellion à l’autorité.

Dans les deux cas, il s’agit d’une relation parallèle « parent-enfant »
Figure 2
Mr à Mme : « Et alors, tu n’as pas fait les courses comme je te l’avais demandé »
Mme à Mr : « Effectivement, mais je souhaiterais que nous en reparlions »

Il s’agit d’une relation croisée  où « le parent de Mr » s’adressait à «l’enfant de Mme »
alors qu’en réponse « l’adulte de Mme » s’adresse à « l’adulte de Mr »

Il s’agit dans ce cas, d’une interaction potentiellement évolutive.

En situation de «training-groupe», on peut ainsi effectuer toute une série de jeux de rôles où acteurs, spectateurs et animateur, en ressortent mutuellement enrichis !

Les séances que j’ai animées se terminaient toujours par un « debriefing », qui avait autant d’importance que la séance elle-même.

Il y a belle lurette que j’ai quitté, professionnellement, l’univers « psy » , même si, je vous l’accorde, on en demeure imprégné toute sa vie.

Des questions ? des témoignages ? des opinions ? n’hésitez pas, je vous écoute.

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